dimanche 11 février 2018

SIDI ALI-BOU-TLELIS



SIDI ALI-BOU-TLELIS
Vers L'an 720 de l’hégire (1310), un saint marabouth de nom de Sidi Ali, et qu'on disait venir de Fas (Fez), s'arrêtait sur l'Aïn-Bridia, source abondante dont les eaux formaient alors des guelta’ ou les bergers des environs venaient abreuver leurs troupeaux. Cette source se trouvait sur la rive nord de la Sebkha (lac salé) d'Oran, et en même temps sur la route de Tlemcen à cette première ville.
Ce lieu plut sans doute au saint fakir, car il résolut d'établir sa kheloua (ermitage) a proximité de cette source, c'est-à-dire sur les dernières pentes des montagnes au pied desquelles s'étend la Sebkha. La vie austère de cet ouali, ses macérations, sa recherche de la perfection, la ferveur de sa piété, n'avaient pas tardé à appeler sur lui l'attention des populations kabiles qui habitaient le DjebeL-El-Kemara; aussi, le gourbi de branchages et de bouse de vache qui lui servait de retraite était-il toujours rempli de visiteurs, qui venaient demander au saint homme soit des recettes pour retrouver leur vache égarée, ou leurs facultés génésiaques, soit le moyen de guérir Les affections épizootique qui, trop souvent, décimaient leurs bestiaux.
Sidi Ali, qui sentait que ses voisin étaient de piètre Musulmans, et qui s'apercevait a leur malpropreté qu'ils n'abusaient pas de la prière, laquelle exige, comme on le sait, l'ablution préalable, Sidi Ali, disons-nous, sa résignait à faire, malgré son grand âge, de fréquentes visites pastorales A ces grossiers Kabils, lesquels ne venaient A sa kheloua que lorsqu'ils avaient quelque chose à lui demander, mais qui ne s'inquiétaient pas plus du sort de leur âme que si elle n'eût jamais existé. Pour faire ses courses dans la montagne, le saint avait besoin d'avoir recours à des compatissants pour se procurer soit une mule, soit une Anesse qui lui permit de faire jusqu'au bout son excursion religieuse. Eh bien! dans ce cas, le saint marabouth poussait la conscience et la délicatesse a ce point qu'il s'abstenait de boire et de manger pendant tout le temps qu'il était, avec la bête prêtée, absent de chez le propriétaire de sa monture car, par le manger et par le boire, il serait devenu pour elle, pensait-il, plus pesant qu'au moment où il l'avait empruntée. Si cependant la longueur du voyage exigeait qu'il mangeât ou but quelque chose pendant la durée de sa possession de l'animal, il ne manquait jamais d'en informer le propriétaire, et de se décharger la conscience soit par une indemnité offerte au maître, qui n'acceptait jamais, soit par un conseil d'une certaine valeur.
Il embrassait ensuite la mule ou l'ânesse, et lui faisait des excuses « Car, disait-il, d'après les hommes de profondes études, les bêtes savent reconnaître et distinguer ceux qui leur veulent du bien et ceux qui leur veulent du mal; seulement, on s'en doutait bien un peu, elles ne peuvent exprimer en paroles ce qu'elle ressentent. » Sidi Ali citait souvent, a l'appui de ce principe, le fait du chat « Lorsque vous lui jetez un morceau de viande, prétendait-il avec raison, il le mange près de vous, sous vos yeux, parce qu'il comprend que c'est de votre consentement; mais si ce méme chat a enlevé et volé ce même morceau de viande, vous le verrez s'enfuir en l’emportant, et se mettre a l'abri de votre atteinte. Au reste, répétait-il souvent, cette doctrine ne m'appartient pas; nous la devons au khalife Omar-ibn-El Khattab, lequel allait se poster sur te champ qui conduisait au marché, et il faisait alléger la charge de tout animal qu'il voyait trop chargé. Parfois même, le khalife frappait d'une baguette le maitre de l'animal, en punition des mauvais traitements qu'il avait fait subir à la bête en exagérant son chargement.
« Du reste, ajoutait le saint, Et-Hafiz-Es-Sakhaoui a composé un traité fort bien fait à propos des coups et corrections administrés aux animaux domestiques». Il était difficile de pousser plus loin le scrupule à l'endroit des égards qui sont dus aux animaux de selle ou de charge. il va sans dire qu'il faisait une guerre sans relâche aux bourricotiers indigènes, lesquels poussaient jusqu'à la cruauté le châtiment envers les ânes ou ânesses qui leur étaient confiés pour leurs transports et pour leurs travaux. Le saint était hors de lui quand il voyait ces bourreaux entretenir, pour accélérer son allure, une plaie vive dans la fesse de l'animal, au moyen d'un bâton dont le bout était entièrement mâchonner.
Aussi, chaque fois qu'il rencontrait un de ces cruels bourricotiers, ne manquait-il jamais de lui donner sa malédiction, et le maudit ne la portait pas loin un coup de pied de l'animal ou tout autre accident lui faisait bientôt expier sa cruauté. Parmi le grand nombre de miracles opérés par ce saint protecteur des animaux, la tradition en a surtout retenu un qui atteste jusqu'à tel point cet ouali avait l'oreille de Dieu. C'est, du reste, A ce prodige que le saint marabouth dut son surnom Bou-tlelis.
Un jour de l'année 737 de l'hégire (1337), un envoyé du prince mérinide Abou-Hacen-ali, en guerre alors avec L'Abd-ei-Ouadite-Abou.Tachfin, qui régnait a Tlemcen, vient demander brutalement à Sidi Aii une certaine quantité d'orge pour les chevaux de son maître; or, l'état de pauvreté dans lequel vivait le saint homme ne lui permettait guère d'obtempérer a l'ordre de cet envoyé, lequel voyait bien d'ailleurs, aux bernous rapiécés du saint homme, qu'il n'était pas de ceux qu'atteignent les contributions en nature ou autrement; mais le percepteur -qui n'était pas bon - n'en voulut pas avoir le démenti, et s'oublia jusqu'à menacer l'ouali de le faire bâtonner s'il ne fournissait pas sur-le-champ la quantité d'orge qui lui était réclamée. « C'est bien, répondit avec la plus parfaite sérénité le vénérable marabouth; il sera fait selon tes ordres; mais laisse-moi rentrer dans mon gourbi pour que j'y prépare la contribution que tu exiges. Fais vite, répondit d'un air hautain le brutal percepteur, car je n'ai pas le temps de t'attendre, »
Sidi Ali entra dans son gourbi, et il reparut un instant après conduisant un lion énorme sur le dos duquel était un petit sac -grand comme un mezoued - rempli d'orge. Il y en avait tout au plus pour le repas d'un cheval. A la vue de ce lion, l'envoyé du prince, tout à l'heure si arrogant et si peu traitable,
en ce temps-là, ils étaient tous comme cela, se disposait tout tremblant A prendre la fuite sans attendre son orge. Mais le marabouth l'arrêta, et lui dlit « Conduis-moi à la tente du sultan.» L'envoyé, qui n'était pas très rassuré, obéit cependant a l'ordre du saint, et te mena en présence du sultan, lequel avait son camp à peu de distance de la kheloua de Sidi Ali.
Quand Abou-Hacen-Ali vit la petite quantité d'orge qui lui était apportée, il entra dans une violente colère, -c'était un de ses défauts-, et il se mit a injurier le vénéré marabouth, et a le menacer de le faire écorcher vif, lui, et son lion par-dessus marche.
Sidi Ali, qui savait que colère sans puissance est un soufflet tout prêt, prit sans s'émouvoir le petit sac qui était sur le dos du lion, et versa lentement aux pieds du prince l'orge qu'il contenait. Il y en avait déjà de répandu sur le sol plus que n'en avait demandé Abou-Hacen-Ali, et, pourtant, le sac était loin d'être vidé. Le prince mirinide finit par comprendre - ce n'était pas malheureux - en présence de ce fait surnaturel, qu'il avait affaire à un ouali aussi se précipita-t-il, a son tour, à ses pieds en lui demandant son pardon et en sollicitant sa bénédiction. il s'en fallut de fort peu qu'il ne fit trancher la tête à son trop zélé percepteur pour avoir été irrévérent envers Sidi Ali, et ce n'est que sur l'intervention du saint que le prince consentit à lui laisser- provisoirement, du moins -sa tète sur ses épaules.
C'est à la suite de ce fait miraculeux que Sidi Ali fat surnommé « Bou-tlelis », l'homme au petit telis ( Le telis est un grand sac en tissu de laine et pour servant au transport des grains ou céréales, et des dattes. Teliss en est le diminutif).
Le bruit de ce miracle se répandit dans tout le ghab
(l'Ouest), et ce fut à qui viendrait demander au saint ses prières et sa puissante intercession.
Le saint homme, qui avait fait voeu de pauvreté, na voulut point abandonner son gourbi, bien que le prince mérinide, devenu souverain de Tlemcen, en l'an 737 de l'hégire (1337), lui eût offert une demeure somptueuse dans son palais. Sidi' Ali mourut vers l'an 749 (1348), c'est-à-dire l'année même de l'avènement d'Abou-Eïnan-Farés, le successeur d'Abou-Hacen-Ali, devant lequel s'était opéré son miracle de la multiplication de l'orge. Sidi Ali avait vécu soixante-trois ans, c'est a-dire le nombre d'années que vivent ordinairement les saints Musulmans.
Les Khoddam de Sidi Ali-Bou-Tlelis s'empressèrent de recueillir ses restes mortels, qu'ils déposèrent non loin d'Aïn-Bridïa, entre la route de Tlemcen à Oran et la Sebkhat-Et-Ouahranïa. Plus tard, ils élevèrent sur son tombeau la koubba qu'on y voit encore aujourd'hui.

SIDI MOHAMMED-BEN-OMAR-EL-HAOUARI

SIDI MOHAMMED-BEN-OMAR-EL-HAOUARI
Les auteurs arabes s'accordent à, dire que la veille d'Ouahran (Oran) a produit un grand nombre de personnages illustres par leur sainteté et leur savoir. Mais les deux plus grandes célébrités sous le rapport de la science et de la pieté sont,sans conteste, les aoulïa Sidi Mohamed-El-Haouari, et son disciple, Sidi ibrahim-Et-Tazi.
Nous nous occuperons tout d'abord du premier de ces saints, dont Ibn-Saad donne ainsi la généalogie il se nommait Mohammed-ben-Omar-ben-Otsman-ben-Menia-ben-Aïacha-ben-Akacha-ben-Siïed- En-Nas-ben-Amin-En-Nas-El-Mari-El-Màzaoui mais il était plus généralement connu sous le nom d'el haouari parce qu'il appartenait d'origine à la grande tribu berbère des Haouara.
Sidi Mohammed-El-Haouari naquit à Oran en l'an 751 de l'hégire (1349). En naissant, il avait obtenu de Dieu, et à un degré éminent, les dons et les vertus qui constituent el-oulaia, la sainteté. Dès son enfance.il accomplissait exactement ses prières aux heures canoniques, et, pendant toute sa vie, il n'en a jamais retardé qu'une, et encore ce fut sans le vouloir. A l'âge de dix ans, il savait le Koran par cœur, et méritait ainai le titre de hafodh. A peine adolescent, il possédait la sagesse et marchait dans son sentier; il était rigoureux observateur du jeune, noble, et largement généreux. Il aimait les hommes pieux; il leur prêtait .son appui et les entourait de son respect. Jamais il ne franchit les limites établies par la loi du Prophète.
Il se montra toujours continent et détaché des choses mondaines. Enfin, ses actions furent toujours aussi élevées que son savoir était éminent.
il n'était point encore sorti de l'adolescence, lorsqu'il se rendit à Kelmitou pour y visiter un saint marabouth des plus distingués parmi les amis de Dieu, et .obtenir en sa faveur son intercession auprès du Tout Puissant. Cet ouali vénéré appela sur lui les bénédictions divines, afin qu'il pût être compté au nombre de ceux qui marchent dans la voie droite.
Après s'être séparé du saint vieillard, Mohammed El-Haouari parcourut les contrées à l'est et a l'ouest d'Oran, puis il s'enfonça dans les déserts, au sein des solitudes. Il se nourrissait des plantes et des racines de la terre et des feuilles des arbres, et il vivait au milieu des animaux féroces ou nuisibles, lesquels ne lui faisaient aucun mal. Dieu, d'ailleurs, lui avait fait la grâce de ne craindre aucune créature, ni serpents; ni scorpions, ni être humain, ni génie. Même étant enfant, il ne redoutait, ni lion ni panthère, pas plus que les voyages pendant l'obscurité des nuits. Ainsi, pendant son séjour dans le Sahra, il lui arriva fréquemment, lorsqu’il allait demander l'hospitalité dans un douar ou dans un ksar, que les vipères cornues, dont la morsure est mortelle, on les scorpions, vinssent, "pendant' la nuit, chercher un refuge dans ses vêtements Le saint se bornait à les secouer doucement pour se débarrasser de ces hôtes, généralement regardes comme fort incommodes par les gens qui n'ont pas la foi. Quant à lui, il n'eut jamais à s'en plaindre. Un an après avoir atteint le terme de l'adolescence, Sidi El-Haouari se rendit à Bougie pour s'instruire et se fortifier dans la science il étudia sous les savants professeurs de cette ville, qui, à cette époque, était un centre lumineux; il suivit surtout les leçons des illustres chioukh Sidi Abd-er-Rahman-El-Ourlici et Sidi Ahmed-ben-Idris. Après avoir goûté de la science tout ce qu'il en put supporter, il partit pour Fas (Fez). C'était en l'année 776 de l'hégire (1374) il avait alors vingt-cinq ans. Ayant terminé les études qu'il avait commencées à Bougie, le jeune savant ouvrit, pour les tholba, un cours dans lequel il enseigna le fikh (jurisprudence) et la langue arabe. Il y avait foule à ses leçons, car, au dire de ses disciples, jamais on n'avait entendu une diction comparable à la sienne.
il quitta Fas pour accomplir son pèlerinage à Mekka et & EI-Medina; il visita ensuite El-Bit-El-Mokaddès (palestine), et put ainsi se- prosterner dans les trois mosquées les plus vénérées de l'Islam celles ou la prière obtient le comble de l’efficacité.
A son retour du pèlerinage, Sidi El-Haouari revint se fixer définitivement à Oran, où il ouvrit une medraça qui fut bientôt fréquentée par tous les savants de !a ville, lesquels ne se lassaient pas d'entendre ses substantielle leçons, il expliquait et élucidait avec une merveilleuse facilité les questions les plus ardues, les plus obscures et les plus épineuses. Il possédait aussi la rare faculté de lire au fond de la pensée des hommes comme si elle se fût matérialisée sur !e visage de ceux qui le consultaient. Très souvent, ses réponses aux propositions qu'on lui soumettait étaient complexes et embrassaient plusieurs éléments, de sorte .que chaque assistant y trouvait la solution de ce qui l'embarrassait, et cela avant même. qu'il l'eût demandée au. Saint et savant. Docteur.
II est avéré que les anges assistaient à ses leçons; sans doute ils n'étaient pas visibles pour tout le monde; mais quelques-uns des saints qui venaient goûter auprès de Sidi EI-Haouari le charme de la parole divine les aperçurent fréquemment; plusieurs d'entre eux l'affirmèrent à diverses reprises. Du reste, on s'en doutait bien un peu, car alors il laissait aller sa parole sans chercher à l'approprier et à la mesurer l'intelligence d'auditeurs ordinaires; c'était de ta haute éloquence aussi très peu d'élèves saisissaient-ils la portée de ces leçons qui, d'ailleurs n'étaient plus faites pour eux. Il faut dire que Sidi El Haouari ne cherchait nullement à nier la présence à ses leçons du Melkout c'est-à-dire du monde invisible des anges et des esprits. Il arrivait aussi que: quelques-uns des djenoun (génies)cherchassent à s'y faufiler; mais la crainte d'y rencontrer le regard des anges les empêchait d'assister à ces leçons aussi souvent. qu'ils l'eussent désiré.
Le saint marabouth racontait souvent qu'un jour un djenn, qui voulait l'embarrasser entra, chez lui sous la forme d'un chien tenant à sa gueule un papier .sur lequel étaient écrites quatre-vingts questions dont on lui demandait la solution. Cette aventure lui était arrivée dans la nuit de lundi au mardi 25 radjeb 785de l'hegire (1383). il va sans dire que Sidi El-Haouari ne tint Aucun compte d'une pareille invitation, et que le prétendu chien se voyant découvert, se retira au plus vite l'oreille et la queue basses.
Sidi El-Haouari consacrait beaucoup de temps à la prière; a préférait prier la nuit, car les bruits du jour ne permettent pas toujours de saisir la parole de Dieu ou de ses délègues quand ils vous font la grâce de s'entretenir avec vous. Il est vrai que c'est aussi pendant la nuit que les génies cherchent à vous tenter.
Ainsi, pour n'en cité qu'un fait, un génie entrait parfois de nuit chez le saint homme, a l'époque ou il tenait la médarça d'Oran, alors qu'il était en étude ou en prière; il éteignait la lumière, puis il se lançait et gambadait de tous côtés. La famille du marabouth, qui entendait parfaitement le tintamarre que faisait ce djenn, était frappée d'épouvanté.
Une nuit, le ouali entreprit d'attendre ce misérable génie qui osait le tracasser ainsi il réussit l'attraper par le pied. Le malin génie se mit à pousser des, -cris perçants, puis son pied s'amincit en se refroidissant dans la main du marabouth, et à ce point qu'il se réduisit à l'épaisseur d’un cheveu qui lui glissa entre les doigts. Tout porte à croire que, néanmoins, la leçon lui avait profité, car ce turbulent et agaçant génie ne reparut plus. Sidi El-Haouari inspirait aux Arabes autant de crainte que de respect. « Dieu, disaient-ils, exauce toujours ses prières » aussi son ressentiment était-il redouté à l'égal du courroux céleste. Le fait est que la patience et l'oubli des injures ne figuraient que médiocrement au nombre de ses vertus. Ainsi, un, jour il avait envoyé un de ses serviteurs vers un chef des Bni-Amer, nommé Otsman, pour l'engager à restituer une somme d'argent injustement ravie a l’un de ses compagnons. Mais, au lieu de faire la restitution qu'on lui réclamait, le chef des Bni-Amer accabla le messager de paroles outrageante et le fi jeter en prison. A la nouvelle du traitement que l’Amri avait fait subir à son serviteur, le saint fut pris d’un accès de colère tellement violent que son visage en devint tout noir. Il se retira à l'écart, et on l'entendit murmurer à plusieurs reprises le mot tefeddekh(تفردخ), lequel se dit d'une chose qui se fracasse en tombant.or il arriva que ce jour -là, Otsman était montée à cheval pour prendre part aux rejouissances d'une noce. Tout à coup, les invités aperçurent un personnage vêtu de blanc qui saisit le chikh des Beni-Ammer 'par un pied, le désarçonna et le brisa sur le sol. On accourut à lui, et on trouva mefeddekh (مفردخ)comme l'avait dit l'ouali, et la chute avait été si violente que sa tête avait presque entièrement disparu dans sa poitrine. La mère d'Otsman, en proie à la plus vive-douleur, et qui avait compris que le triste sort de son fils était le juste chatiment du traitement Inique qu'il avait fait subir au saint, lui fit rendre à l'instant sa libèrté afin d'apaiser le courroux dit terrible marabouth.
Dans une autre circonstance, Sidi El Haouari donna encore là mesure de son pouvoir surnaturel. Une femme avait son fils prisonnier en Andalousie; elle alla trouver le saint homme pour se plaindre de son infortune -et pour le prier, lui qui pouvait tout d'y apporter remède Sidi EI-Haouari ordonna a cette femme d'apprêter un plat de bouillon et de viande et de lé lui apporter. La femme, comme-on le pense bien, s'empressa d'obéir et revint bientôt avec le plat demande. Or, Sidi El-Haouari avait alors une slougaïa (levrette) qui nourrissait ses petits il lui fit manger le plat de viande que venait de préparer la mère du prisonnier, puis, s’adressant à sa levrette, il lui dit «Va maintenant en Andalousie et raméne moi le fils de cette femme ». La slougaïa qui avait compris, ne se le fit pas répéter une seconde fois; elle partit comme un trait, et Dieu permit qu'elle trouvât le moyen de traverser la mer sans la moindre difficulté . Arrivée sur la côte andalouse, la merveilleuse chienne rencontra précisément le captif qu'elle devait ramener. Ce jour-là, voyez un peu comme Ies choses s'arrangent bien quand le Dieu unique se donne la peine de s’en mêler - le jeune Arabe-, qui était en esclavage chez une Chrétienne, –nous ne le plaignons vraiment pas,– était venu au marché pour y acheter une paire de côtelettes de mouton, car cette Chrétienne avait du monde ce jour-là D'un bond, la levrette arrache cette viande des mains du Musulman, puis elle prend sa course comme savent la prendre les levrettes quand elles veulent s'en donner la peine, et file dans la direction du rivage. Craignant justement les reproches de sa maîtresse, le jeune Oranais se mit à la poursuite de ses côtelettes. La levrette franchit un canal l'Arabe le franchit après elle; enfin bête et homme arrivent sur le bord de la mer, tous deux la traversent par la toute-puissance de Dieu, comme s'il se fut agi d'un ouad africain pendant la canicule, et ils rentrent à Oran sains et saufs.
Bien que la légende laisse ce point intéressant dans l’ombre, nous aimons à croire que la levrette a été rémunérée de sa course par le don des côtelettes de la Chrétienne; bien que la bête à laquelle elles avaient appartenu n'eut pas été égorgée selon la formule; mais, pour les chiennes, la viande est toujours suffisamment orthodoxe.
Certes, Sidi El-Haouari ne manquait ni de vertus, ni de qualités; mais il faut reconnaître qu'il avait aussi de bien mauvais moments; en résumé, il valait beaucoup mieux être de ses amis que de ses ennemis. A plusieurs reprises, Il fit sentir le poids de sa colère aux imprudents qui l'avaient provoquée. La malheureuse ville d'Oran a pu apprendre à ses dépens ce qu'il en coûtait de s'éloigner du chemin de la vertu, et de donner toutes ses préférences au vice et à la corruption, Indigné de la conduite des Oranais, que le luxe et la richesse avaient corrompus au plus haut degré, et dont les moeurs, -jadis si pures-, étaient devenues fangeuses et sanieuses, il leur lança cette malédiction en plein visage
« Oran, ville de l'adultère, de la pédérastie et de tous les vices, voici une prédiction qui s'accomplira: « L'étranger viendra dans tes murs, et il y restera jusqu'au jour du revoir et de la rencontre ! »
S'il fallait en croire l'auteur du Hizeb el aarifin, qui ne craint pas de le dire en propres termes, le chikh El-Haouari avait vendu Oran aux infidèles, en appelant la vengeance de Dieu contre lès habitants de cette ville, lesquels lui avaient tué un de ses fils. Un ouali, nommé Sidi Ali-El-Asrar, aurait été le témoin auriculaire de la malédiction lancée, -c'était bien naturel - par ce père irrité. Il aurait demandé que la ville d'Oran devint pendant trois cents la proie des Chrétiens. Nous ne voudrions pas manquer de déférence à l'égard de l'illustre auteur du Hizeb el aarifin; cependant, nous nous permettrons de faire observer que Sidi El-Haouari, qui jouissait du don de prescience, n'avait pas besoin de faire à Dieu une pareille demande: car, puisqu'il lisait dans l'avenir, il savait bien que cela devait arriver. il s'est donc borné à prédire cet événement, qui, évidemment, a pu être amené à titre de chatiment par le mauvais état des mœurs des Oranais. Seulement, Sidi E!-Haouari, qui aurait pu garder cela pour lui, mais qui n'avait plus de ménagements à garder avec ces corrompus et ces méchants qui lui avaient tue un de ses enfants, n'avait pas hésiter dés lors, à leur faire cette terrible communication. Du reste, ils euren du répit, car sa prédiction ne s'accomplit que soixante dix ans plus tard c'est-à-dire que, selon la logique et l'équité de la Divinité musulmane, ce furent les entants et petits-enfants des coupables qui subirent le châtiment mérité par leurs ascendants. C'est toujours ainsi que cela se passe en Musulmanie, et ailleurs peut-être. Donc, l'accusation de haute trahison lancée par l'auteur du Hizeb contre Sidi El-Haouari n'est qu'une infame calomnie que cet écrivain n'a sans doute pas portée en paradis.
Nous sommes bien aise de purger la mémoire de ce saint vénéré d'une imputation qui avait fait son temps, et dont ses nombreux descendants sont loin d'être entièrement nettoyés ou disculpés. Nous avons dit plus haut que Sidi El-Haouari jouissait, comme tous les ouali. d'ailleurs, du don de prescience; aussi s'en est-il servi fréquemment dans ses medah, pièces de poésie religieuse, –car il était poète à ses heures, où il exhale sa sainte bile contre les impies et les méchants; sans doute il confend quelquefois la cause de Dieu avec la sienne, et il fait usage de ce précieux pouvoir dans son intérêt particulier; mais, après tout, le saint marabouth avait assez travaillé dans celui du Très-Haut pour .que celui-ci ne ae montrât pas trop rigide sur ce chapitre, et qu’il lui en laissât prendre quelque peu. il est incontestable que, pour prédire l'avenir, Sidi EI-Haouari n'était pas de la force de Sidi Ei-Akahl, des Oulad-Khelouf, qui vivait aussi à Oran vers l'an 1150 de l'hégire (1737): il est vrai de dire que ce saint Kheloufi tenait ses renseignements de première main, c'est-à-dire qu'il ne craignait pas de se déranger, en montant au-dessus des Sept Cieux, pour y prendre des notes sur el-louh el-mahfoud, -la Table conservée-, où sont inscrites les destinées des hommes et des nations.
Les prédictions de Sidi El-Akahl ont trait également au sort de la ville d'Oran, qui, à deux reprises différentes, en 1509 et en 1732, fut occupée par les Espagnols, lesquels la conservèrent, en deux fois, pendant deux cent cinquante-neuf ans.
Enfin, après une existence passée tout entière dans le sentier de Dieu, Sidi Mohammed -El-Haouari mourut à Oran, en l'an 843 de l'hégire (1439), à l'âge de quatre-vingt-douze ans. Il laissa, en mourant, un fils du nom d'Abd-er-Rahman-ben-Mohammed, lequel fut le père d'une descendance qui se multiplia comme les étoiles du ciel. Cette postérité fut, de tout temps, respectée des Oranais, lesquels redouteraient encore, enffonsant, d'encourir la colère du terrible et savant marabouth.
Un mesdjed, qae Sidi Et-Haouari attendit trois cent soixante ans, fut construit sur son tombeau en 1213 de l’hégire (1799-1800) par le Bey Otsman-ben-Mohammed, dit le borgne, fils et successeur de Mohammed-El-Akahl, surnommé Et-kébir. Le minaret de cette mosquée, décorée de trois étages d'arcatures trilobées, a été bâti sur la koubba du saint; c'est la seule portion cet établissement religieux qui ait été conservée pour le service du cuIte musulman.

dimanche 4 février 2018

علماء مدينة وهران وأولياؤها:


علماء مدينة وهران وأولياؤها:

مدينة وهران في القديم، ذات ماضي حضاري مشرق ومتنوع عمراني واقتصادي، وثقافي، وصناعي، رغم النكسات التي تعرضت لها عبر التاريخ خاصة في العصر الحديث خلال الاحتلال الأسباني(1509-1793) والاحتلال الفرنسي (1831-1962م).
وعبر هذا التاريخ الطويل والماجد ، انجبت وهران أعلامها وعمالقة في الفكر والثقافة واستقطبت أعدادا آخرين من الأقاصي البعية استوطنوها، وتمتعوا بشهرة ومكانة كبيرتين وشاركوا كلهم في إثراء حضارة هذه المينة والمنطقة كلها، وكانت لهم بصماتهم في مجالات كثيرة خاصة الفقه، والتعليم وطرقه وأساليبه، والتصوف ومذاهبه.
ومع أن وهران أخذت الشهرة بالشيخ الهواري الذي سبق أن قمنا عنه حلقة خاصة في هذه الحصة إلا أن علماء آخرين كان لهم دورهم، ومكانتهم في هذه المدينة كل في ميدانه وحسب تخصصه، وإمكاناته وقدراته الفكرية، وترجم لهم كلهم أو بعضهم عدد من كتاب التراجم والسير، وعدد كل منهم من: الزياني في كتابه" دليل الحيران وأنيس السهران في أخبار مدينة وهران"، وبن عودة المزاري في كتابه:" طلوع سعد السعود في أخبار وهران ومخزنها الأسود"، أكثر من خمسة وسبعين عالما ووليا، ما بين القرن التاسع، والقرن العشرين الميلادي (الثالث، والثالث عشر الهجري).
وسنحاول أن نقف عند البعض منهم، لنرى ونكتشف ما قاموا به من أعمال، وما بذلوه من جهود، في سبيل نهضة المدينة، والمنطقة، والبلاد بصفة عامة، ماديا وحضاريا، وما قدموه للحضارة العربية الاسلامية على مستوى العالم الاسلامي كله، والمغربي والمشرقي. 
ومن هؤلاء: الشيخ المحدث أبو إسحاق إبراهيم الوهراني من علماء القرن 4هـ (10م) الذي تتلمذ عليه عدد من طلبة الأندلس على رأسهم عبد البر النمري الأندلسي وذلك لتطلعه في الفقه والحديث.
والطبيب الحكيم أبو محمد عبد الله يونس بن طلحة بن عمرون الوهراني، قاضي الجماعة بالعرائش عام 584هــ (1188م)، وفي اشبيليا عام 592هــ (1195م)، وفي وهران، وتلمسان، حيث اشتهر بتطلعه في الفقه والحديث، وتوفي عام 602هــ (1205م).
والشيخ الأديب ركن الدين محمد ابن محرز الوهراني من علماء وأدباء القرن الساس الهجري (12م) ولد وعاش بوهران معظم سنين حياته التي لم يسجل عنها شيء، ولم تح سنة ميلاده، وقد تجول في بلدان المغرب الاسلامي وصقلية على عه المرابطين، والموحدين، ثم انتقل إلى مصر عبر تونس، وصقلية، وحاول أن يلتحق بديوان الإنشاء، فلم يوفق بسبب قوة وطغيان شخصية القاضي الفضل، ولذلك غادر مصر إلى الشام، وزار بغداد، ثم التحق بدمشق عام 570هــ (1174م) وعين إماما في مسجد داريا بضواحيها وبقي بها في وظيفته حتى توفي في شهر رجب 575هــ (ديسمبر 1179م).
وقد ألف خلال حياته رسائل، ومنامات، ومقامات، على شكل وأسلوب أبي العلاء المعري في رسالة الغفران.
وكان سليط اللسان، مقذعا لا يتورع عن استعمال الكلمات والجمل القبيحة، والبذيئة، وعن استعمال الأساليب الهزلية الهادفة، ومن أشهر مقاماته:
المنام الكبير الذي سار فيه على غرار المعري، والمقامة البغدادية،، والمقامة الصقلية، ومقامة مساجد الشام، ومقامة بلغته، ولشهرة أدبه الهزلي اللاذع اهتم علماء السير والتراجم بالترجمة له ولأعماله الأدبية التي تعتبر من أهم النصوص لا تقل عن مستوى مقامات الحريري، ومقامات بديع الزمان الهمداني، ومن ضمنهم:
ابن خلكان في وفيات الأعيان، وابن فضل الله العمري في مسالك الأبصار، والصفدي في الوافي بالوفيات، وابن قاضي شهبة في الأعلام والسير في الكنز المدفون، ومحمد كرد علي في مجلة المقتبس، وخير الدين الزركلي في الأعلام، وفريد وحدي في دائرة معارف القرن العشرين، وبروكلمان، وعبد الوحيد الجيلالي وعبد الله حمزة، والأستاذان إبراهيم شعلان، ومحمد نغش اللذان جمعا عددا كبيرا من مقاماته، ورسائله ومناماته، في كتاب تحت عنوان: منامات الوهراني، ومقاماته، ورسائله وصدر بالقاهرة 1968م.
ولكن هذه الدراسة لم تقدم شيئا عن حياته الخاصة قبل هجرته إلى مصر والشام، وهي فترة طويلة وتعتبر ثغرة في سيرته الذاتية.
والشيخ أبو تمام الواعظ الوهراني من علماء القرن 7هــ (13م) الذي انتقل إلى بجاية، ودرس بها، وعلم، واشتهر بتطلعه في الفقه والحديث، وعلوم الشريعة، وقد ترجم له ابن أبي زرع، والغبريني، وشربونو، ويدي، وغيرهم.
والشيخ محمد بن عمر الهواري المغراوي الذي ولد بقلعة هوارة عام 751هـ (1350-1351م)، وانتقل مع استرته إلى كلميتو شرق مدينة مستغانم، ثم جاء إلى وهران، ومنها شد الرحال إلى فاس، وبجاية، وتونس، ومصر، والحجاز، والشام، ثم عاد إلى وهران واستقر بها واشتعل بالتدريس، وإعطاء الورد، وأسس لنفسه مسجدا، وزاوية، وبقي على هذه الحال حتى توفي عام 843هــ (1439م)، ومن مصنفاته في علم التصوف: كتاب"السهو والتنبيه، الذي ما يزال مخطوطا لدى المثقفين، وهو عبارة عن شعر ملحون باللغة الدارجة، وقد اشتهرت به وهران، رغم أنه لم يقدم لها شيئا، بل دعا عليهما ليحتلها النصارى الأسبان إذا صحت الرواية المشهورة في الكتب.
والشيخ إبراهيم بن علي بن مالك اللنتي التازي، تلميذ الشيخ الهواري، وخليفته، في علمه، وطريقته، الصوفية، وهو من علماء القرن التاسع الهجري (15م)،وكان متضلعا في علوم الفقه والحديث، ونظم الشعر الصوفي، وعلم اللغة والبلاغة والأدب، ومن أشهر قصائده الصوفية:
المرادية التي بدأها بقوله:
مرادي من المولى وغاية آمالي "دوام الرضى والعفو عن سوء أحوالي وشرحها محمد الصباغ القلعي في القرن 10هـ (16م) وسمى شرحه عليها: شفاء الغليل والفؤاد في شرح النظم الشهير بالمراد.
وتأتي أهمية التازي في كونه أول من أدخل الماء لمدينة وهران وأراح سكانها، خاصة النساء، من سقيه من الأماكن البعيدة، وقد جمع الأموال من الأثرياء وأشرف بنفسه على حفر السواقي، ومد القنوات حتى أوصله إلى وادي رأس العين بجوار المدينة غربا، ومع ذلك لم تشتهر به وهران، كما اشتهرت بأستاذه الهواري، وقد توفي التازي بوهران عام 866هــ (1462م) ودفن بها إلى جوار شيخه، ثم بعد الاحتلال الأسباني للمدينة نقله تلاميذه خفية إلى قلعة سيدي راشد وما يزال قبره وضريحه بها حتى اليوم.
والشيخان: أحمد بن أبي جمعة المغراوي، ومحمد بن أبي جمعة المغراوي، حفيدا الشيخ الهواري ابنا ابنه، وهما عالمان جليلان، اختص الأول بعلوم التربية وألف كتابا بعنوان: جواهر الاختصار والبيان فيما يعرض بين المعلمين وآباء الصبيان، واختص الثاني بعلوم اللغة والأدب، وشرح لامية كعب ابن زهير، وسمى شرحه: "تسهيل الصعب على لامية كعب"، وله قدم في علوم الهيئة، والفلك، والحساب، وقد توفيا معا في مطلع القرن 10هـ (16م).
وتأتي أهمية الأخير محمد بن أبي جمعة المغراوي حفيد الشيخ الهواري، في كونه أصدر عام 910هــ (1504-1505م) فتوى لمسلمي الأندلس بالتظاهر بالمسيحية كوسيلة للمحافظة على اسلامهم، وتربية أبنائهم تربية اسلامية في منازلهم.
والكتاب الأديب محمد بن الحسن بن الخوجة المستغانمي الذي كان كاتبا في ديوان الانشاء للباي محمد بن عثمان الكبير، وهو من أدباء القرن 13هــ (19م) وينتمي إلى أسرة علمية ذات مكانة، وكتب عدة أعمال أدبية منها:" بغية المرتاد في كل شيء وجئت بلا زاد"، الذي سماه كذلك بعد تعديله، :" عمدة الزاد في إعراب كلا شيء وجئت بلا زاد".
وكان أبوه حسن خوجة كاتبا هو الآخر في ديوان الإنشاء وألف كتابا عن وهران سماه:" در الأعيان في أخبار مدينة وهران" ترجمة إلى الفرنسية ألفونس روسو، وكتابا آخر سماه:" بشائر أهل الإيمان في فتوحات آل عمران".
والعالم محمد المصطفى بن عبد الله بن زرفة الدحاوي مؤلف كتاب:" فتح وهران
، وجامع الجوامع الحسان"، وكان كاتبا للباي محمد بن عثمان الكبير وعين مساعدا لرئيس رباط إيفري بوهران خلال الحصار الثاني عليها عام 1206هــ (1791م)، وكلفه الباي بتسجيل حوادث الفتح، كلها، وتسجيل الأرزاق المؤمن التي تقم لطلبة الرباط فقام بالعمل خير قيام وألف كتابا سماه:" الرحلة القمرية في السيرة المحمدية،"، وقد عين قاضيا في هذه المدينة حتى توفي عام 1215هــ (1800م)، وقد لخص هوداس هذه بالرحلة وقدمها في بحث لمؤتمر المستشرقين بالجزائر 1905 ولابن زرفة هذا كتاب آخر سماه:" كتاب الاكتفاء في حكم جوائز الامراء والخلفاء"، لخصه ارنيست ميرسي ونشره في مجلة: روكي القسنطينية عام 1898م".
ويمكن أن نضيف إلى هؤلاء: محمد بن يوسف الزياني مؤلف كتاب:" دليل الحيران وأنيس السهران في أخبار مدينة وهران"، وأحمد سحنون الراشدي مولف: الثغر الجماني، في ابتسام الثغر الوهراني"، والقائمة طويلة تثبت الدور الكبير والهام الذي كان لعلماء هذه المدينة في ميدان الفكر، والثقافة، والتأليف، والجهاد، والتعليم، والتربية، والإصلاح الديني والسياسي والاجتماعي.
وهنا لابد من وقفة خاصة لإبراز ادلور الكبير الذي لعبه العلماء، والفقهاء، وطلبة العلم، على اختلاف مستوياتهم ومشاريعهم واتجاهاتهم، في الجهاد والمرابطة من أجل تحرير وهران والمرسى الكبير، وطرد المحتلين الغاضبين الأسبان، ذلك الدور الفري من نوعه الذي لم يكن له مثيل سوى في ثورة أول نوفمبر 1954، والذي لا يعرف أبناؤنا اليوم عنه إلا الشيء القليل، والنزر اليسير.
إن علماء بايليك الغرب الوهراني بصفة عامة جنوا انفسهم للجهاد والمقاومة طيلة تواجد الأسبان بوهران والمرسى الكبير بالسيف، والقلم، والحرب، والسياسة، والنفس والنفيس، والأقربين منهم، والاباعد، فألهبوا حماس الناس وشجوعهم على الجهاد، وقدموا أموالهم، وأولادهم، ونظموا الشعر الحماسي، وألفوا الكتب وجندوا العامة، وتقدموا الصفوف، واحتشدوا في الرباطات المحيطية بالمدينة وخاضوا المعارك الكثيرة واستشهد الكثير منهم في ميادين المعارك، ووقفوا إلى جانب البايات والخلفاء في استنفار الناس وجمع الأموال، وتوفير الأسلحة وتدبيرها، وتخلوا عن حياة المتعة ولبوا نداء الواجب الوطني، ولم يتوقفوا حتى تم طرد المحتلين الأسبان وتحرير المدينتين وهران والمرسى الكبير، وإعادتهما إلى حضيرة الوطن، والإسلام وهي عملية مقدسة.
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د.يحيى بوعزيز 
كتاب مدينة وهران عبر التاريخ.

samedi 3 février 2018

LE GRAND IMMAM SIDI-MOHAMMED-EL-HAOUARI, ET SON ÉLÈVE CHEIKH IBRAHIM E-TAZI .

LE GRAND IMMAM SIDI-MOHAMMED-EL-HAOUARI, ET SON ÉLÈVE CHEIKH IBRAHIM E-TAZI .

SID El-Haouari avait une prédilection marquée pour le plus doux et le plus intelligent de ses élèves, Ibrahim Et-Tazi, qui fut le continuateur de son oeuvre, le grand maître du soufisme après lui, l'ornement de son pays et de son siècle, car il occupa, à Oran, la première place dans le monde des lettres et, bien qu'il ne portât pas le titre de souverain, sa parole était écoutée et obéie. Ibrahim exécuta divers travaux, construisit un réservoir et une conduite en maçonnerie pour utiliser toute l'eau de la source qui alimente la ville. Le peuple a conservé le souvenir de ses oeuvres dans la légende suivante.
Un jour El-Haouari se promenait avec ses disciples dans la montagne voisine d'Oran. Ils eurent soif. « Prends un bâton, dit le saint à Ibrahim; traîne-le derrière toi ; mais, en marchant, garde-toi de te retourner. » Ibrahim obéit et s'en alla vers la ville en traînant son bâton par terre. Mais arrivé au lieu dit Bellal, il s'arrête, se retourne et regarde derrière lui l'eau coulait, abondante, suivant la trace de son bâton. Alors le saint s'approcha et le réprimanda : « Pourquoi, malgré ma défense, as-tu tourné la tête ? Si tu avais continué à marcher jusqu'au milieu d'Oran, c'est là que maintenant coulerait celte eau ! »
Avant sa mort, survenue le samedi 12 septembre 1439, Sidi Mohammed El-Haouari pouvait se considérer comme le chef véritable de toute la contrée Oranaise. Mais un jour, dans un accès de colère, il jeta sa malédiction sur la cité que par l'ascendant de sa science et de sa piété, il avait gouvernée, si longtemps. Et cette malédiction livra d'avance aux infidèles, c'est-à-dire aux chrétiens, la ville ingrate. L'un des fils du saint, Ahmed, était un ivrogne et un débauché. La légende raconte qu'il osa, une fois, voyant passer une noce sur la place, s'approcher de la mariée et lui arracher'le voile pour voir son visage. Les assistants, scandalisés et furieux, se jetèrent sur l'insolent et le frappèrent si fort qu'il en mourut. En apprenant cette nouvelle, le saint irascible se leva : « Va, Oran, la libertine ! s'écria-t-il. Toi, si féconde en injustices, en iniquités, en calamités ! O toi qui es peuplée d'oppresseurs et de voleurs, je te cède, par la seule vente qui te convienne, aux chrétiens de Malaga et de la Calice ! Jusqu'au jour de la Résurrection et de la Rencontre, tant (pie tu reviendras, tu seras répudiée ! »
En 1509, les troupes de Ferdinant le Catholique, commandées par le cardinal Césnéros, archevêque de Tolède, prenaient possession, et pour de longs siècles, de la ville d'Oran.


القلب شاش


القلب شاش ليهم وغدا.....شور المقام ناوي زاير
تسليم طالبه مالسادة.....نجوم الأرض بهم زاهر
يغدي الغيض ويزول الدا.....يصفى زلالي نتفاخر
نطوف بمول المايدة.....عبد القدير زهو الخاطر
شباح مقامها والعودة.....حرم الضيف والي باحر
والّي مقابله فالوهدة.....الهواري عز الباير
الحسني على يمينته عمدة.....سيدي بلال ماشي قاصر
الفيلالي والخروطي وكده....نقمة لمن تعدى جابر
مول الدومة ليها عدّة......سيدي المخفي مع بن الناصر
البكّاي وسنوسي نجدة.....البشير في البلاطو ظاهر
عبد الباقي مع بن عودة......محمد في شطوط البحر.
هذو انصارها في السدّة.....مالساقية جاوها غاير
مرفوعة القدر مرفودة........مبني في سهول البحر
روضة محصّنة محدودة.....عزّ المدون بها ******************
للباهبة شكري ظاهر.....مطبوعة البها وهران
جوهرة الجواهر منظر.....عاصمة الغرب وطنّا
عمران بنيها متعزّز......منقوش بالعبو وتقانة
خصّاتها مزخرف ناغر....بمياه دافقةتسّانى
برزو شيوخ منها قادر......تمثيل ليهم مزونة
بيزان فالرموز تعبر.....فراشات راكبة معّانة
العامري تمّة فحّر......ملحون بدو طبعنا
بالقاضى واولاد منوّر.....البشير بالحميدي قمنة
بن حميدة كنز مذخّر.....قايد نجوع وبطل عنا
سليمان شيخ محكّر.....واسع في المعارف خزنة
ولد بن عودة في القبلي عامر.....نقّاط في رياشه بنّة
بن عاشت طبع التقاصر....يتقلب في الهوا يتغانى
ولد جلول في الهمزه يحزر....يرادف النقرة بشحانة
الخالدي قاموس شهر.....نصروه ناسها وتعانى
الهاشمي في كعبها شاعر.....بن سمير ماخفا مالقانة
ولد الصبابطي فيها يشكر.....جاب ارسامها بالرزانة
ولد الروج نبهي فاهر.....غوّاص في بحور الغنا
الطيب في حديثه ثامر......بن نعوم رهج اعدانا
عبد الإله في المخزني جابر......يهلك البحور الهمدانة
ولد البرودي وبخّدّا الاشقر......شباح دناتهم غيوانا
ولد العيد طير ينقمر.......رياش اوزانه محّانه
فدّا والنقوس حنافر......يلوحو المعنى بضمانة
الوراغي ليهم عنصر.....مع الوكيد مكّي نونة
بن عودة ليه مجاور.......وشيكي طابع السهنة
دورة لبدور الباهر.....فحول الوهراني ودزانا
بلاوي ووهبي زاهر......في انغامها وزّانة
باوتار عودها تستخبر......بلابل غربنا رنّانة
بن زرقة واحمد صابر.....بصياحها دونانة
شاع خبارها وانتشر.....في اريافها ومدينة
أرحم يا الله القادر......جميع الشيوخ والفنّانة
والحيّين ليهم تنظر.... بالخير والسعادة تهنا
الشيخ خالد الحاج ميهوبي

Djebel khar (montagne des lions) ORAN

Djebel khar (montagne des lions)
un grand repère geographique.


Pour tous ceux qui n'ont jamais vu l'Italie, la première pensée c'est que le Vésuve doit ressembler à ce pic isolé commandant au loin la mer bleue et l'étendue morne des plaines.
Mais le djebel Khar n'a pas les splendeurs du volcan napolitain : il ne se dresse pas comme lui au bord d'une baie verdoyante, semée de villes et de bourgs, il n'élève pas aussi haut sa cime maîtresse; cependant son isolement au sommet des falaises', au-dessus des plaines d'Oran et de Télamine, lui donne fort grande allure.



"المـقامـات العـوالـية" للمؤلف محمد بن علي بن الطاهر الجبّاري البطّيوي.


من الأدب الشعبي ذو الطابع الهزلي
"المـقامـات العـوالـية" للمؤلف محمد بن علي بن الطاهر الجبّاري البطّيوي.
المقامة الثامنة تسمّى المعسكرية
تتضمن تخمار ابن عيسى بالحال واستدارة حلقة الدراويش عليه و هو مغشى
روى امحمد بن العربي قال كنت في السنة اليابسة، زحافا من الزايلة، فقصدت من يبيع المجادر، بسوق ام العساكر، فلمّا حللت مساحتها، و دخلت مدينتها، كان ذلك وقت الاصفرار، و احتياج اهل الحوانيت للفرار، فصرت أمشي في العرڤوب، منتظرا لما يحدث من عالم الغيوب، وقد كنت وقتئذ في البلاد غريب، ليس لي فيها قريب، وقد قرب وقت الظلام، وكاد القلب ان يرتكب الاهوام، و قد حرْت في المبات فلم ادر أاوعد مسجدا و اكتمش، ام ادخل قهوة وارتمش، ثم إني تذّكرت ان ولي المجامع، مانع الرقاد في الجوامع
، و امّا القهاوي، فمجلبة للمصائب و الدعاوي، ثم اني وجبت عني المكتب، بأن اصلّي المغرب، فملت الى حويطة فيها ناس مساكين، ظاهرين من حالهم محاسين، فلمّا اتممنا الصلاة، و اعقبناها بالباقيات الصالحات، وقف علينا رجل لابس جلابة، مزرقطة الوالبة، فسلّم على الجلاّس، وقال يا أيّها الناس، ألا تحضروا وعدة مـبروكة، و زيارة مقبولة , فقالوا له ففي أي مكان وجودها، و من اين المقصد اليها، فقال انها قرية مغراوة، بزاوية درقاوة، فقالوا له سر اعرض غيرنا، و سننطلق وحدنا، فقاموا باجمعهم، و قبضوا الطريق خلفهم، فحدثتني نفسي بأن اخوض مع الخائضين، واقصد مع القاصدين، فلمّا وصلنا الى المكان المشار عليه، و أتينا المقصود اليه، وجدنا زاوية واسعة الاركان، عالية البنيان، ضاوية بنور الشمعدان، و فيها حلقة من الفقرا يركضون، كأنهم الى نصب يوفضون، و في وسطهم قشتيل، يهتزّ كأنه برميل، و يرمي بشرر ثقيل، فقلت لمن خلفي سائل، من هو هذا الشيخ الكامل، فقال لي هذا شيخ أتى من المغرب الاقصى، و قد ظهر كريم قصّى، فقلت الله يبركنا بملقاه، و ان يجعلنا في حماه، ثمّ التزيت عند سارية، في ركنة من الزواية، و قد بقوا على ذلك حينا طويلا، وهم يهزّون هزّا وجيلا، اذ بالشيخ طاح مغشيا، و تبعته الحلقة بانقطاع الحسّ نفيسا، وبربروا الشيخ بدربال، وشرع كل واحد منهم مشغول ببال، فمنهم من يلمّ عمامته على رأسه، ومنهم من مسح عرقه من جبهته، و مهنهم من يصعد الى السما بأنفاسه، ثم انهم بعد ذلك دفعوا الطعام، و اجتمعت الالمام، فلمّا شبعوا و رفعت الايـادي، و ارتفـعت الافـارغ و الاڤادي، فرّشوا حول الشيخ المبربر، حايكا من صنعة الغرب منمّر، و قام عند راسه أحد كأنه خديمه، صفة أو تلميذه، وتحلحل و قال هلمّوا ايّها العباد، هذا سوق ما له نفاد، فمن زيّن نيّته، نوّر سريرته، و من خاب ظنّه، ضيّع سعيه، و هذا شيخنا الكبير، خليفة السيد الأمير، فمن تعلّق بأذياله، نال جميع تنجاله، و من أراد إصلاح أموره، فليبادر بما في مكتوبه، فما رأيت الاّ من وقف قبالته، و أجاب دعوته، ثم انهم افرغوا عليه بالفرق و المقفول، حتّى حصل ما يعمر عين المعلول، فلمّا رأيت سوق الربح قد حما، وانفتحت على كل من زار غما، حنّ قلبي للزيارة، عسى ان تكون لي خيارة، فاعمدت الى كيسي، و جبدت دورو من حرّ نفيسي، و لحت به فالڤارة، و اخذت فاتحة منارة، فلمّا كلّت الزيار من الأوّلين الى الأخرين، وختم المفتح بولا الضالّين، تقدّم المقدّم، و جمع المسلهم، و قال بارك الله فيكم، واثبت مساعيكم فلم يبق من بعد الفاتحة، الاّ التسريحة، ثمّ ان الغاشي تفيع، و الماشي تشيع، بقيت أنا آخر الناس، ناويا للمبات في الجلاس، فلمّا ما بقي سوى الشيخ و أصحابه، هلمم معهم و رفع عن عمامته، فقربت اليهم لاستفيد حكمتهم، فصرت احقّق النظر في الشيخ بتوسّم الامالي، إذ هو علاّمتنا ابن عيسى العوالي، فعلمت ان الليلة ليلة ختل و مكر، و شبكة خدع ونكر، فلمّا نظرني خفّ بالقيام اليّ، وتباشر بالسلام عليّ، فسلّمت عليه وعظّمت سلامه، و اجلسني في موضع حذاه، وانبسطنا في الحديث، و حلينا في الحثيث، ثمّ اني ذنوت الى جانبه، و خاليـته في أذنه، و قلت له ان زيارتي في هذه الليلة ليست بزيارة، و انما هي تزميرة، و يا ليتني لي بتّ بدُورُيَ في الدار الكبيرة، فصخك حتّى تقهقه، و نظر اليّ و تبختر و مهمه، و احمرّ وجهه و تنهنه، و قال لك عنّي، و اسمع منّي، الحمد لله مولانا الأمين، و الشكر له على نعمة اليقين، فالنصر منه و الفتح المبين، لا تندمنّ يا حبيب القلب والعين، احسنت ظنك بالمولى المعين، فالحاجة تقضى والفواتح مقبلين، فاحمد الله وكن من الشاكرين، فقلت له اللهمّ اجعلنا من المهتدين، و ان يجعلنا من عباده المؤمنين، و بتنا على الڤانة، طول الليلة، فلمّا انشق خيط الفجر، صلّينا ركعات الأجر، ثمّ خرج ابن عيسى كالهوش، و قال لي يا ابن العربي اتبعني في هذا الدردوش، قبل ان تفتح عين المغشوش، فطلقت عناني حوله، وسرت ملاصقا كتفه، ثمّ سألني قايلا ما لك في الاضمار، ما اتيت تقضي في هذا السوق المعمار، قلت له اردت ان اشتري مجدار او كيدار، فقال اتبعني في هذه الطريق، و على الله التوفيق، فانطلقنا الى ان وصلنا فندقا، و دخلنا الى قرب طبلة من الخيل عتقا، و قال لي خذ هذا العود، فإنه هدوه لي اهل الطود، واني اهبه لك على الابود، ثمّ اخرج لي سرجا و عمارة، و جلالا و مشبارة، فاسرجنا العود وشدّ لي الركاب، و تمشى معي حتّى جزنا الباب، و ختم لي بدعا الالباب، و ودّعني و انقلب راجعا، وسافرت وحدي قانعا، وهبطت ديل السلوڤي و انا متأمل في حاله و محاله، فلم اعلم أ أذمه لخبث اعماله و افعاله، أم امدحه لمزيته و اعطافه.
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معسكرات إعادة التجميع، أو كيف عملت فرنسا على تفكيك الأرياف الجزائرية

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